Sélection d’oeuvres contemporaines présentées au Marché Dauphine  :

Image 1 : stand 90, chez Chebisiem :
Brasília, Sihem Chebbi, 2020, Technique mixte sur papier entoilé, 123 cm x 163 cm (48.4 in x 64.1 in)

Image 2 et 3 : stands 93 et 94 chez Manuele Vonthron :
Sans Titre 01, Manuele Vonthron, 2020, pigments et Caparol sur papier, 100 cm x 69 cm (39.3 in x 27.1 in)

Sans Titre 02, Manuele Vonthron, 2020, pigments et Caparol sur papier, 100 cm x 69 cm (39.3 in x 27.1 in)

Image 4 : stand 95, à la galerie Ricardo Fernandes :
Sans titre, de la série Ainda Não, André Mendes, 2019, Acrylique sur toile, 100 cm x 120 cm (39,3 in x 47,2 in)

Image 5 et 6 : stand 57, à la galerie Maryam Ahi :
Circle to Circle, Sara Abri, 2015-2020, fibre de verre orange, édition 2/2, 22 cm x 55 cm (8,6 in x 21,6 in), photo illustration

Circle to Circle, Sara Abri, 2015-2020, fibre de verre orange, edition 2/2, 22 cm x 55 cm (8,6 in x 21,6 in)

Tribune

Vitamine A : Là dehors... dans la rue

Dans la mesure où l’intimité de notre foyer nous donne l’impression d’être en lieu sûr, protégé des risques du dehors, l’Art devient un élément essentiel pour apporter à notre intérieur une convivialité salutaire.

Des œuvres exclusives, bien pensées, avec une histoire personnelle, nous donneront le sentiment d’être en sécurité dans notre cocon et susciteront un exercice de réflexion intellectuelle.

C’est pourquoi, en ce début de XXIe siècle, les œuvres d’art, qu’elles soient anciennes ou contemporaines, recommencent à faire partie de l’univers de nos désirs, créant un lieu convivial entre nous, l’espace et l’art. Elles nous font prendre conscience que l’art et la décoration ne doivent pas être choisis uniquement comme éléments esthétiques, mais comme des objets qui deviendront le témoignage de notre histoire, nous redonnant ce sentiment de sécurité en quête duquel nous sommes tous, et qu’actuellement nous ne trouvons que dans notre propre maison.

Artistes, designers, architectes, marchands, collectionneurs, critiques d’art, commissaires d’expositions, musées, institutions et amateurs d’art, tous reconnaissent le fait qu’en plus de dépeindre nos coutumes et l’identité de notre époque, l’art nous cerne d’objets de notre quotidien. Cela suscite en nous un certain nombre de pensées étroitement liées à nos interprétations personnelles et nous poussent à une réflexion intellectuelle, provoquant ainsi un exercice d’équilibre mental indispensable à une époque où nous cherchons à donner un sens à chacun de nos actes.

C’est donc, le moment de reconnaitre l’importance du collectionneur qui existe en chacun de nous et de commencer à rechercher, découvrir, acquérir et conserver des œuvres d’art de différentes époques, styles et matières, de manière à créer un dialogue favorable avec notre espace vital et à mieux le comprendre. C’est aussi le moment d’admettre l’importance de la qualité au détriment de la quantité, de la construction peaufinée, au détriment de la production de masse, de la liberté de pouvoir acquérir une pièce unique, adaptée au mode de vie de chacun, au lieu de suivre les aléas de l’industrie qui nous harcèlent au quotidien.

Il s’agit de privilégier une recherche plus rationnelle et plus qualitative dans le choix des œuvres, leur processus créatif, leur dimension historique, la valorisation du passé, du présent et du futur, visant à mieux comprendre le processus qui nous mène jusqu’à l’époque actuelle. C’est la clef qui nous permet de maintenir nos espaces résidentiels psychologiquement plus sûrs et de lutter efficacement contre les blessures intimes de cette pandémie, en repositionnant l’art au sein de notre vie.

Ricardo Fernandes, 2020

The Association of Art Museum Curators (AAMC), New York, États Unis
Association Internationale des Critiques d’Art (AICA), Paris, France
Association for Art History (AAH), Londres, Royaume-Uni